Programme de travaux d’immobilisation
Stratégie à long terme
Une Stratégie de collecte et de traitement des eaux usées durable à long terme a été mise sur pied en 2010 (R.V. Anderson Associates Limited).
Cette stratégie a été élaborée en fonction des exigences de la stratégie pancanadienne sur la gestion des rejets d’eaux usées municipales du Conseil canadien des ministres de l’Environnement (CCME). Pour donner suite à la stratégie du CCME, le gouvernement fédéral a adopté le Règlement fédéral sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées (RESAEU-2012) en vertu de la Loi sur les pêches.
En 2013, un examen complet des dépenses d’immobilisations à long terme proposées a été mené en coordination avec l’élaboration du plan stratégique de cinq ans. Cela a abouti à la révision des priorités en matière de dépenses d’immobilisations pour mettre l’accent, initialement, sur la conformité au règlement fédéral sur les effluents d’ici à 2020. Un plan d’immobilisations sur 20 ans a donc été élaboré notamment en fonction de cet objectif.
Le programme d’immobilisations sur cinq ans vise à accroître les niveaux de traitement et à améliorer la gestion des débordements d’égouts unitaires. Les projets doivent être mis en oeuvre selon un effort concerté afin d’intégrer graduellement de nouveaux actifs tout en continuant à se conformer aux règlements en vigueur. Il a de plus fallu retarder, après les travaux de modernisation de l’ITEU de la CEUGM, la construction d’un deuxième tunnel sous-fluvial pour acheminer séparément les eaux usées de Dieppe et de Moncton. Modernisation du procédé de traitement biologique (90.4 M$) (pour se conformer à la réglementation fédérale d'ici 2020) Deuxième traversée de la rivière (13,2 M$) Station de pompage de l'avenue Virginia (11,6 M$) Installations pour DEU et pompage à distance (26,7 M$) Traitement DEU ( 10,5 M$) Autres projets — Partage des coûts/Station de pompage ( 9,5 M$).
Mise en oeuvre d'un plan à long terme 2020-2035 de travaux d’immobilisation
Réseau collecteur
Les principaux éléments de la stratégie à long terme se rapportant au réseau collecteur comprennent un second franchissement de la rivière entre l’avenue Virginia à Dieppe et l’ITEU à Riverview, ainsi qu’un nouveau poste de pompage principal sur l’avenue Virginia.
Ces nouvelles installations d’acheminement permettront à la CEUGM de rediriger toutes les eaux usées provenant de la ville de Dieppe directement vers l’ITEU, d’étendre le réseau au secteur Humphrey de Moncton, au secteur « Vision Lands » et à l’extrémité nord de Moncton. Ces secteurs sont tous séparés et contiennent peu d’écoulement direct de surface et peu d’infiltration. Le tunnel principal relié au centre-ville de Moncton est unitaire et dessert la majeure partie de l’est de Moncton et de la section située au sud du boulevard Wheeler. Compte tenu du coût élevé et du caractère complexe de la séparation des égouts dans les secteurs densément peuplés, la CÉEUGM composera avec les débordements d’égouts unitaires (DEU) en recourant à des pompes à débit élevé et à des systèmes de traitement rapide pour réagir aux événements de débit élevé.
Le poste de pompage proposé pour l’avenue Virginia sera composé d’une structure cylindrique souterraine en béton possédant des chambres de réception des eaux usées d’un côté et d’une salle de pompage dans la partie sèche. Il sera conçu pour résister à une inondation de grande ampleur ou à un débordement de la rivière, si cela devait se produire.
Les prochaine étapes dans l’évolution des traitement des eaux usées
Traitement biologique avancé des eaux usées
L’installation de traitement des eaux usées (ITEU) a initialement été construite en fonction d’un processus de traitement primaire avancé induit par des agents chimiques pouvant respecter les limites de rejets imposées par la réglementation. Ces limites doivent être respectées pour que l’installation puisse être exploitée.
Évaluation des risques pour l’environnement
Conformément au nouveau cadre réglementaire, la CEUGM devait procéder à une évaluation des risques environnementaux (ÉRE), qui en est maintenant à la phase d’examen par le ministère de l’Environnement provincial et les administrations locales. Cet examen comprend notamment la caractérisation des effluents et l’établissement d’objectifs pour les rejets compte tenu de leur effet sur le cours d’eau qui les reçoit. L’évaluation des risques environnementaux servira à la conception du procédé biologique ainsi qu’à l’élaboration de la stratégie de traitement des débordements d’égouts unitaires (DEU).
Évaluation de l’impact sur l’environnement
Une évaluation de l’impact sur l’environnement (ÉIE) a été amorcée en 2010 avec le dépôt du document d’enregistrement correspondant. Cette première étape était nécessaire pour présenter l’ensemble du projet (Stratégie de collecte et de traitement des eaux usées durable à long terme), qui met l’accent sur le traitement et le transport des eaux usées et les éléments de DEU, ainsi que sur les impacts possibles sur l’environnement, les avantages et les mesures d’atténuation. La stratégie a été présentée lors de réunions publiques.À mesure que le projet global avance, des projets individuels seront déposés et soumis au processus de l’ÉIE. Nous organiserons d’autres consultations publiques lors de journées portes ouvertes, en fonction des besoins ainsi que pour des projets ayant un impact direct sur un quartier ou la région.
Usine pilote
Même si la nouvelle réglementation est entrée en vigueur en juin 2012, la CEUGM a évalué des processus afin de déterminer lequel est le mieux adapté et le plus approprié pour respecter les limites imposées par la nouvelle réglementation bien avant cette échéance. Un rapport intitulé Advanced Biological Treatment Process Selection, déposé par Conestoga Rovers & Associates en avril 2010, présente les possibilités, les considérations et les fondements pour la recommandation relative à la mise en
oeuvre d’un processus biologique avancé nommé « enlèvement biologique des matières nutritives » (EBMN) selon un procédé Ludzak-Ettinger modifié (MLE) ou aérobie/anoxie/oxydation (A2O).
En 2013, la Commission a mené à bien le programme d’essais-pilotes en association avec Conestoga Rovers & Associates. Ont ensuite été effectués la compilation et l’analyse de toutes les données, la modélisation sur ordinateur de la conception de base, ainsi que le plan du réservoir et la détermination de la capacité de l’équipement.
Conception préliminaire
Le programme pilote ainsi que le travail lié à la conception de base ont servi de cadre à une demande de propositions (DP) auprès de firmes d’ingénieurs-conseils, relativement à la conception préliminaire et à la conception détaillée du projet de traitement biologique avancé. La CEUGM a émis la DP en novembre 2013. L’attribution de ce contrat c’est fait au début 2014 pour la phase de conception préliminaire, qui sera suivie de la conception détaillée une fois que la stratégie de financement et d’approvisionnement aura été arrêtée. L’objectif est de mener à bien les travaux d’ici 2018-2019, c’est-à-dire avant l’échéance de 2020. La phase de conception préliminaire du projet portera sur la configuration du réservoir, sur l’examen de l’équipement, sur le contrôle du procédé, sur l’hydraulique, sur la modernisation de l’usine, etc.
Selon le Règlement fédéral sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées (RFESAEU) qui a été adopté en 2012, les effluents des installations de traitement des eaux usées ne doivent pas être à létalité aiguë et doivent satisfaire aux conditions suivantes au point de rejet final :
- la demande biochimique en oxygène moyenne de la partie carbonée ne doit pas dépasser 25 mg/l;
- la concentration moyenne des matières solides en suspension totales dans l’effluent ne doit pas dépasser 25 mg/l;
- la concentration moyenne du chlore résiduel total dans l’effluent ne doit pas dépasser 0,02 mg/l;
- la concentration maximale d’ammoniac non ionisé dans l’effluent était inférieure à 1,25 mg/l, exprimée sous forme d’azote (N), à 15 °C ± 1 °C.
La Commission des eaux usées du Grand Moncton (CEUGM) va donc de l’avant avec la phase préliminaire du projet ainsi que les processus correspondants. Ces derniers seront suivis de l’étape de la conception détaillée qui sera fonction des résultats de la préconception et soumise à la stratégie d’approvisionnement et de financement choisie pour la mise en oeuvre.
À l’issue de la phase de conception, les travaux devraient avoir lieu au cours de la période allant de 2015 à 2019.
Compte tenu des coûts significatifs prévus pour ce projet, qui devraient se situer entre 50 et 80 millions de dollars, la Commission d’épuration des eaux usées du Grand Moncton considère tous les modèles possibles de construction et d’exécution, qu’il s’agisse de partenariats public-privé, du travail de conception et de construction, des soumissions classiques et des méthodes de construction.
Le deuxième franchissement de la rivière consistera initialement en un tuyau de PVC de 600 mm de diamètre à joints fusionnés. Le tuyau sera mis en place par forage directionnel, une méthode minimisant les travaux à effectuer dans les terres humides sensibles.
La conception technique préliminaire liée aux deux projets, y compris les travaux géotechniques et ceux se rapportant à l’environnement, a été achevée en 2012 et en 2013. La CEUGM prévoit mettre en oeuvre ces deux projets au cours de la période allant de 2025 à 2029, après l’achèvement du projet de modernisation du procédé de traitement biologique à l’usine de traitement des eaux usées.
Installation de compostage
La CEUGM mettra bientôt en service un procédé de traitement des eaux usées biologique avancé capable d’atteindre des taux d’enlèvement très élevés. Les sous-produits du traitement des eaux usées, que l’on appelle « biosolides » sont maintenant complètement utilisés dans notre installation de compostage à grande échelle, où nous fabriquons un produit de qualité AA. La CEUGM doit veiller à ce que son système de compostage soit durable, car on prévoit une augmentation de la production de sous-produits.
En 2012, la CEUGM a octroyé un contrat pour la construction d’un centre des opérations dont la fonction est d’offrir des installations pour le personnel, des aires pour équipement et une capacité d’entretien d’équipement lourd. On s’attend à ce que le projet soit terminé et à ce que l’installation soit livrée à la CÉEUGM en 2014.
Fin 2013, la CEUGM a également attribué un contrat lié à la construction d’une troisième aire de compostage. Cela portera la capacité de traitement total à près de 30 000 tonnes par an, soit près de 15 000 tonnes de biosolides, pour une exploitation sur toute l’année. Ce projet, qui devrait se terminer au printemps 2014, permettra d’accroître la capacité de compostage afin de pouvoir traiter les volumes supplémentaires de boues que générera le procédé de traitement biologique avancé. La CEUGM prévoit d’accroître progressivement sa capacité de traitement et de transformation du compost au cours des prochaines années, jusqu’à la fin du projet.